L’Usine affichait presque complet ce soir-là, et dès l’entrée du public, on sentait que quelque chose de spécial allait se passer. À 20h30, le groupe de Robert Finley s’installe, groove chaud, ambiance soul, et en quelques secondes la salle se cale sur le rythme. Puis Finley arrive, guidé par sa fille comme toujours, sourire immense aux lèvres, salué par une ovation.
À peine I Just Want to Tell You lancé, on retrouve ce qui fait la force de ses concerts : une voix immense, un grain gospel, des montées soul qui arrachent, et cette façon unique de raconter sa vie sans jamais tomber dans le pathos. Malgré sa malvoyance et ses 71 ans, il bouge, il se dandine, il plaisante… l’énergie est intacte.
La setlist pioche dans tous ses albums : du blues brut, de la soul chaleureuse, un peu de gospel et plusieurs titres de son nouvel album. Avant chaque chanson, il partage une anecdote : son enfance en Louisiane, la pauvreté, le travail aux champs, la musique qui l’a sauvé. La salle écoute religieusement, puis explose quand il attaque des titres comme Sharecropper’s Son ou Souled Out On You.
Assis pour un moment plus intime, il interprète I Can Feel Your Pain, sa voix montant dans les aigus comme un cri venu de très loin. La salle retient son souffle : on touche au sublime.
Sa fille, présente aux chœurs, est remerciée plusieurs fois. Il plaisante en disant qu’il “parle trop”, raconte qu’il a vraiment commencé sa vie à 65 ans, et le public rit avec lui. L’émotion circule, simple, pure, sincère.
Le final transforme L’Usine en vraie fête soul. Les applaudissements durent longtemps, presque autant que le rappel.
Un concert généreux, humain, vibrant, la preuve qu’il n’y a pas d’âge pour mettre le feu et toucher les cœurs.
